Le destin hors norme de Maryam Mirzakhani, première lauréate de la Médaille Fields.
Maryam Mirzakhani fut la première mathématicienne distinguée par la plus prestigieuse récompense dans sa discipline. Née à Téhéran, elle était passée par les plus célèbres universités américaines.
Née à Téhéran, Maryam Mirzakhani avait donc d’abord choisi les lettres jusqu’à ce que son frère lui fasse découvrir un livre de maths qui raconte la fameuse histoire de Friedrich Gauss, ou comment effectuer facilement la somme de tous les entiers de 1 à 100. Collégienne, elle se passionne alors pour les chiffres.
Autre curiosité dans sa vie : son domaine de prédilection. Sa passion pour la géométrie des formes inhabituelles (de la dynamique et de la géométrie des surfaces dites de Riemann) lui a fait découvrir de nouvelles façons de calculer les volumes d’objets avec des surfaces hyperboliques, comme une selle de cheval. Et fait inédit, cette jeune femme discrète remporta trois médailles d’or aux Olympiades internationales de mathématiques deux années de suite, avec un « sans faute » pour sa seconde distinction, en 1995. Ce alors qu’aucune femme n’avait jamais fait partie de cette équipe iranienne.
Après un master en Iran à l’Université Sharif, elle quittera son pays pour affirmer son génie aux Etats-Unis. Selon le Guardian, elle soulignera les difficultés de l’Iran à conserver ses « cerveaux ». Et elle vient aussi d’échapper à la mort, en 1998, de retour d’une compétition de mathématiques avec son équipe universitaire. Son bus a un accident dans la ville de Ahwaz : deux chauffeurs et sept de ses camarades meurent.
Elle débute à Harvard avec des notes en farsi ponctuées de quelques questions en anglais ! Mais elle brillera par son doctorat en 2004. Sa thèse est qualifiée de « chef d’œuvre » par le Stanford News. « La plupart des mathématiciens ne produiront jamais quelque chose d’aussi bon (…). Et elle l’a fait dès sa thèse », avait estimé à l’époque le professeur de mathématiques de l’université de Chicago Benson Farb. Le médaille Fields 1998 Curtis McMullen, qui a dirigé cette thèse, évoque « une ambition sans peur ».
Maryam Mirzakhani passera ensuite à Princeton, puis à Stanford, où elle enseignait depuis 2008. Selon le Stanford News, la jeune fille décrivait son travail comme « de la peinture ».
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